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Chronique d’une mort annoncée

1 novembre 2013

CSPAlors que c’était d’actualité, j’avais râlé très fort contre ceux qui se réfugient derrière la loi pour ne plus avoir ni à réfléchir, ni à prendre parti, ni à se poser des questions en conscience : c’était contre ces médecins qui utilisaient la loi pour laisser mourir de faim et de soif un homme  qui ne pouvait plus manger seul ou boire seul.

Je n’approuve pas l’euthanasie mais l’objet de mon ire d’alors était surtout contre la malhonnêteté de ces médecins qui torturent la logique et la loi pour se débarrasser d’un problème. Vous vous souvenez qu’en référé, le tribunal administratif avait ordonné d’abreuver et de nourrir de nouveau Vincent Lambert.

C’était en mai. Vincent Lambert continue d’emmerder tout l’hôpital, voire sa famille est toujours vivant. Du coup, il faut de nouveau trouver le moyen de le tuer résoudre ce problème.

Je crains que ce ne soit qu’une question de temps.

En revanche, ce que je veux dénoncer aujourd’hui, c’est la manipulation intellectuelle et médiatique de certains qui commence. D’abord, selon les organes de presse,  soit Vincent Lambert n’a plus de « vraie » conscience, soit il est en mesure de manifester sa volonté de mourir ?!?

Je ne crois pas que le journal Libération milite contre l’euthanasie. D’ailleurs, pour justifier de  nouveau la mise à mort de Vincent Lambert, Libération utilise de grosses ficelles :

  • les parents de Vincent qui se sont opposés à la décision de l’hôpital de tuer leur fils habitent à des kilomètres de l’hôpital (sous-entendu : ils ne savent pas de quoi ils parlent, eux ne voient pas leur fils souffrir, contrairement au reste de la famille)
  • d’ailleurs sa mère est une catho intégriste (sous-entendu : son opposition est juste idéologique et non pas inspirée par l’intérêt de son fils)
  • le médecin partisan de la mise à mort de Vincent est  1 – catholique, 2 – un militant du parti de Christine Boutin (sous entendu : c’est quand même un vrai catho bien réac)
  • il est tellement réac qu’il est contre l’euthanasie ACTIVE et il est même opposé au mariage pour tous, c’est dire ! J’oubliais, il est aussi « meurtri par les 250.000 avortements » annuels. Un vrai réac donc.
  • eh bien, si même ce médecin réac est partisan de la mort de Vincent, alors il n’y a aucun doute à avoir…. CQFD.

A part cela, ce médecin aligne les méconnaissances, les stupidités et les contradictions :

«Je suis né grand prématuré, on ne m’a baptisé qu’une semaine après, c’est donc que ce n’était pas gagné que je vive.

Non, Docteur, le baptême n’est pas fait pour les enfants dont on pense qu’ils vont survivre ! Le danger de mort d’un enfant justifie de plus fort le baptême même en dehors d’une église, même par un non prêtre !

«Aucune loi, aucune religion ne défend le principe de souffrir.

Ah bon ? Le Christ n’a-t-il pas accepté de souffrir pour NOUS soyons sauvés ? N’a-t-il pas invité les disciples à le suivre en prenant à leur tour leur croix ? (cf. Mt 10, 38).

Et d’ailleurs, hier, voici ce que twittait le pape François :

Twit du pape François

A priori donc, un catholique qui ne connait pas bien sa religion, ou ce qui arrive souvent aujourd’hui, qui la transforme en un prétendu humanisme.

Sur sa propre mort, voici ce qu’il se souhaite :

«Surtout ne pas mourir d’un accident ou d’AVC. Je veux avoir le temps de partir. La mauvaise mort, pour moi, ce serait de mourir brutalement. J’aurais le sentiment que l’on m’a volé ma fin de vie. Or, c’est le moment où l’on est peut-être le plus vrai.»

C’est pourtant ce qu’il veut faire, voler la fin de vie de Vincent !

Ainsi pour justifier le bien fondé de la future mise à mort de Vincent, le catholique choisi est un bon catho bien réac mais qui soit ne connait pas sa religion, soit ment délibérément.

L’article n’est en outre pas ennemi de mensonges : selon ce papier, la loi Leonetti sur la fin de vie permettrait d’arrêter tous les traitements, dont l’alimentation et l’hydratation ?

C’est faux !

C’est doublement faux !

La loi ne parle que de « traitements » et lorsque l’arrêt des traitements est décidé, la loi Leonetti ajoute que le médecin « sauvegarde la dignité du mourant et assure la qualité de sa fin de vie » en dispensant des soins palliatifs.

L’alimentation et l’hydratation ne sont pas des traitements médicaux, ce sont des besoins primaires pour assurer la vie. Les retirer, c’est condamner à mort à coup sûr.

Faire mourir quelqu’un en le privant d’alimentation et d’eau ne sont pas des soins palliatifs ! Ce n’est pas non plus un moyen de sauvegarder la dignité du mourant et ce n’est pas assurer la qualité de la fin de sa vie !

Alors, j’ai trois conclusions :

1 – si la mort de Vincent est à ce point évidente, pourquoi tricher et mentir ainsi ?

2 – si ce médecin est à ce point convaincu qu’ «Il faut arrêter», alors qu’il le tue ! mais proprement, rapidement et sans douleur quitte à la priver de la fin de sa vie !

3 – En ce jour de Toussaint, prions pour Vincent : que la vie qui est la sienne depuis 5 ans, que celle qui lui reste à vivre lui permette de devenir saint.

ONLR ? Mais surtout pas comme cela !

20 juin 2013

Hier, j’ai fait part de mes réserves sur les réactions des autorités contre les opposants au mariage homosexuel.DSCN1559

Aujourd’hui, c’est le tour des opposants.

Nombre d’entre eux ont le sentiment d’avoir raison, ce qui est le cas de tout militant syndical ou politique. Là, rien d’original mais ce qui est spécifique à ces opposants, c’est leur capacité à considérer que quand c’est eux, la loi ne s’applique pas à eux, à considérer que c’est à eux et à eux seuls qu’il appartient de décider ce qui est juste et ce qui ne l’est pas.

En clair : puisqu’ils ont décidé qu’ils ne faisaient rien de mal, toute interpellation est forcément injuste. Et comme c’est eux, toute garde à vue est forcément injuste, et d’ailleurs les conditions de LEURS gardes à vue sont inacceptables. Pensez, ils ont dû uriner dans leurs cellules de garde à vue. Et cela c’est un manque de dignité !

J’ai une amie avec qui j’ai eu une discussion qui m’est apparue surréaliste : elle me parlait des conditions des gardes à vue et je lui expliquais que c’étaient les conditions normales des gardes à vue pur tout le monde, qu’effectivement elles n’étaient pas glorieuses mais que tout le monde peut survivre à ces inconvénients pendant 48 heures et que d’ailleurs qu and cela arrive à des voleurs ou à des dealers de drogue, il ne lui viendrait pas à l’idée de les plaindre. Et de fait, elle m’a répondu que dealers et voleurs étaient des délinquants, eux ! J’ai essayé d’expliquer mais en vain que la garde à vue n’est pas une sanction mais la possibilité de garder à vue une personne dont on (la police) se demande  si elle est ou non l’auteur d’une infraction et que la garde à vue est levée quand l’enquête est terminée ou les 48 heures écoulées.

Eh bien non, eux ne commettent aucune infraction, d’ailleurs il suffit de les regarder et la voici me faisant le coup du délit de faciès à l’envers.

Je parle de cette amie car elle m’a permis de comprendre beaucoup de choses mais ne croyez ni qu’elle est particulièrement  injuste ni qu’elle est seule.

Un autre exemple d’un twitto qui exagère aussi : Prison pour ses idées

Non, Nicolas n’est pas prison pour ses idées mais parce qu’il s’est rebellé contre les forces de l’ordre et a refusé de se soumettre au prélèvement de son ADN. Peut-être a-t-il eu ce comportement arrogant qui consiste à affirmer haut et fort qu’il n’a rien fait, que la police et les juges sont au service d’un pouvoir inique, que la France meurt et que les juges sont complices de ceux qui la tuent et autres exagérations que j’ai lues ici ou là. Si même les parents de Nicolas dans leur admirable appel à la mesure, reconnaissent que leur fils a agi avec la « fougue » de la jeunesse, c’est qu’il a dû confondre tribunal et tribune …. ce qui n’est pas malin-malin devant des juges qui peuvent vous envoyer en prison.

Et aussi ce site, liberté pour tous, qui recueille des témoignages. Celui-ci en particulier est parlant : c’est nous cadres et qu’importe que nous refusions de nous soumettre à la loi, en l’espèce au contrôle d’identité, c’est nous cadres.

Cadres

Une autre de mes amies vit une détestable situation depuis quelque temps. Elle est cadre (supérieure pour le coup) dans une grande entreprise française. Sa fille est lesbienne et vit avec une femme. Il y a trois ans, elles ont décidé d’avoir un enfant. La fille de mon amie est donc allée en Angleterre pour y être inséminée. La grossesse a pris et un adorable petit garçon est né. Pas plus qu’elle ne ma l’a caché, elle parlait ouvertement de cela sur son lieu de travail et comme toute grand mère, elle montrait à qui voulait les voir les photos de son petit fils. Alors que personne jamais, ne lui avait fait la moindre réflexion, depuis quelques mois, certains de ses collègues ne veulent plus lui adresser la parole et d’autres lui parlent pour lui expliquer qu’elle n’a pas su élever correctement sa fille, qu’elle aurait dû moins travailler et plus s’intéresser à sa fille, bref elle est devenue infréquentable ce qui ne facilite pas sa vie professionnelle.

Je ne m’explique pas pourquoi ces gens ne disaient rien avant : pas de convictions il y a trois ans ou du « cran » aujourd’hui que c’est bien porté dans ce milieu d’être anti PMA et GPA ?

De même que je trouve que le gouvernement s’y prend comme un manche pour réagir à cette contestation permanente, nombre d’opposants au mariage homosexuel sont en train de pourrir leur combat.

A ceux d’entre eux qui sont catholiques, je voudrais rappeler que quelque part dans un de leurs ouvrages de référence, il est donné l’ordre de tendre l’autre joue et non pas d’aller chouiner tous azimuts « c’est pas zuste » ! Que Jésus en croix a prié son Père : pardonne leur, ils ne savent pas ce qu’ils font.

Que s’ils se prennent pour des révolutionnaires, ils doivent s’attendre à être contrés et que ceux qui portent des sweets pour proclamer leurs convictions prennent leurs risques. Sinon, ils sont soit imbéciles soit arrogants et offrent ainsi une voie royale de moquerie à leurs détracteurs !

Que par rapport à ce que souffrent d’autres cathos ailleurs pays, ils sont ridicules avec leurs exagérations.

Que des catholiques dans d’autres pays risquent leur vie pour seulement pouvoir prier et vivre leur foi, même pas au grand jour, juste entre eux mais en paix !

Que le pape François a demandé  aux cathos qui le peuvent de faire de l’entrisme dans les partis politiques et pas de conforter dans leurs convictions ceux qui pensent que les catholiques de France sont juste des bourgeois bons à défendre leurs privilèges, incapables de compassion, de compréhension et de charité. Point de vue d’un protestant raisonnable : il a raison !

Que la charité est la bienveillance habituelle, l’indulgence et la commisération et que sans charité, aucun chrétien n’est rien et que sans charité, ils n’ont aucune chance de faire prévaloir leur point de vue.

Chandelles

Alors, bravo aux veilleurs, Ne lâchez rien !

Et si vous êtes interpellés, restez aussi calmes et paisibles qu’en veillant, respectez les policiers et les juges  qui font leur boulot, respectez leurs convictions mêmes si elles ne sont pas les vôtres et remerciez pour les épreuves qui vous fortifieront.

Vous êtes le lampadaire !

PS : la photo au début de ce post a été prise par MonsieurMari il y a quelques années dans un commissariat de la police politique de Vilnius en régime communiste : une baignoire en pierre dans laquelle le gardé à vue était installé nu et couvert de glace afin de le convaincre de parler… Relativisons donc !

ONLR ? d’aucun côté !

20 juin 2013

ManifONLR pour ceux qui ne sont pas accoutumés aux raccourcis des réseaux sociaux, c’est On ne lâche rien, signe de ralliement des opposants au mariage pour tous homosexuel, à l’adoption homosexuelle et à la GPA et PMA par des couples homosexuels mariés ou pas.

Entre les mails que je reçois de ceux de mes amis qui ne lâchent rien et qui du coup inondent ma boite à mails, les twits que je lis, les blogs qui vont de leur commentaires sur l’avenir de cette contestation et les actualités, il m’apparait que ceux qui sont contre le mariage homosexuel et ses conséquences ne lâchent rien, effectivement.

Face à la force de la réaction institutionnelle (j’entends police et justice) contre des manifestants qui somme toute ne sont pas dangereux, j’en viens à me demander si le pouvoir se sent à ce point sûr du bon droit de cette nouvelle loi.

Si je récapitule ce qui vient de se passer ses derniers mois, je suis obligée de constater :

  • manifestation contre le mariage homosexuel, le 17 novembre 2012. La police annonce 70.000 participants et les organisateurs 100.000.
  • puis le 13 janvier 2013. 340.00 manifestants pour la police et de 800.000 à 1.000.000 de personnes selon la police
  • le 24 mars, 300 000 personnes selon la police, 1,4 million selon les organisateurs. C’est cette manifestation pour laquelle les autorités n’ont donné leur accord sur un trajet que peu de temps avant, en en fixant la fin place de l’Etoile, c’est-à-dire en organisant les conditions des débordements. C’est aussi cette manifestation au cours de laquelle les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes (y compris sur des enfants et sur Christine Boutin, ancien ministre et là c’est très bête) et procédé à 98 interpellations dont 6 placées en garde à vue
  • à Paris, une autre manifestation a lieu le 21 avril et réunit selon les sources de 45.000 à 270.000 personnes selon les sources
  • vote de la loi le 23 avril 2013. Devant l’assemblée nationale, une autre manifestation a lieu et la police procède à 12 interpellations.
  • Une dernière (à ce jour) grande manifestation nationale a lieu le 26 mai et réunit entre 150 000 (selon la police) et 1 000 000 (selon les organisateurs) de manifestants. 231 personnes placées en garde à vue.

En plus, au milieu de tout cela, se sont ajoutées

  • des mini manifestations, probablement aussi exaspérantes pour le gouvernement que des piqures de moustiques : quelques dizaines de personnes avec leurs drapeaux et leurs t-shirts anti mariage homosexuels à chaque fois qu’un ministre bouge ou ne bouge pas. Ils sont également allés protester devant la chaîne M6 le soir où le président Hollande a participé à l’émission Capital, celle qui a fait une audience record particulièrement basse !
  • ces absences de manifestations : les veilleurs. Ils s’installent à un endroit. Ils sont plusieurs dizaines assis en demi cercle avec des bougies. Ils chantent, prient et partent. Il y en a partout en France. Très régulièrement. On en parle peu.
  • des interpellations et des gardes à vues stupides. Je pense en particulier à tous ceux qui sont arrêtés parce qu’ils/elles portent les devenus fameux sweets Manif pour tous
  • il y a les Homen. Ce sont de jeunes hommes, torses nus comme les Femen et comme elles, ils font des actions coup de poing qui font parler la presse.

Clairement les manifestants ne lâchent rien mais les autorités non plus. Il y a gradation dans la réaction : d’abord, juste des paroles, voire du mépris ou de la haine, puis des arrestations,  de plus en plus nombreuses. Puis des gardes à vue.

Pour la plupart, les gardes à vue se sont arrêtées là. Pour certains, elles se sont terminées devant les tribunaux correctionnels et pour l’un d’eux par deux mois de prison ferme avec mandat d’arrêt. Cela signifie qu’il est parti directement de la salle d’audience à la prison.

A croire que ce twitto à raison

Condamné pour rebellion

Selon ce que l’on sait à ce jour, il lui est reproché d’avoir refusé de se soumettre au prélèvement de son ADN. Je ne connais pas le dossier de la procédure ni son casier judiciaire. Mais le dossier doit être très lourd et le casier très long pour qu’il soit condamné à une peine de prison ferme immédiatement exécutée ou alors ? ou alors, je ne sais pas. Même s’il fait appel demain, son affaire ne sera jugée qu’après sa sortie de prison. C’est dire si les juges qui l’ont condamné ont vraiment voulu qu’il aille en prison.

#Nicolas a 23 ans, il est étudiant en 3ème année d’école d’ingénieur et il suit un double cursus sciences politiques et histoire à la Catho donc a priori il offre toutes garanties de représentation et de sérieux. Il n’a même pas été interpellé lors d’une manifestation mais après. Oui mais c’est l’un de fondateurs des veilleurs.

La loi est la loi. Pour tous. Ou pas.

Des militants anti nucléaire qui avaient refusé également des prélèvements ADN ont été condamnés, eux à 1.000 d’amende.

Je ne peux pas m’empêcher de penser que tout cela est dangereux.

L’importance en nombre des arrestations donne l’impression d’un débordement. C’est comme si le gouvernement manquait de la conviction que cette loi est réellement juste et que pour la justifier il doive absolument sévir contre des manifestants qui ne commettent pas de véritables infractions.

Sérieusement, en France arrêter des gens parce qu’ils/elles portent un sweet représentant un homme et une femme stylisés qui donnent la main à deux enfants ? C’est surréaliste. A tel point qu’un député européen a saisi le Conseil de l’Europe.

Comme parallèlement, les français ont le sentiment justifié ou non d’une augmentation de l’insécurité, de la partialité et de l’impunité des juges, la comparaison n’est pas à l’avantage des autorités. Un autre twitto le résume très bien :

Justice indépendante

et tel autre

Volons des Iphones

Manif pour tous

Alors même si ceux qui soutiennent les opposants au mariage homosexuel ont souvent des commentaires et des réactions exagérées (non les gardes à vue ne sont pas les mines de sel de Staline, non la France n’est pas la Corée du Nord, etc.) je crois que les réactions  des autorités et maintenant de la justice sont disproportionnées et contre productives. Au lieu de calmer la contestation, il est probable qu’elles la radicalisent, il est probable qu’elles poussent d’autres personnes à s’opposer et plus seulement sur ce sujet du mariage homosexuel même étendu au gender, mais dans une opposition systématique au gouvernement, et plus seulement par la voix des urnes.

Je pense que le gouvernement devrait se souvenir que la démocratie nécessite un minimum de consensus, un minimum d’adhésion.

Je me demande s’il est vraiment intelligent de la part d’un président qui n’a été élu que par moins d’un français sur deux et de la part d’un gouvernement qui n’a la confiance que d’un français sur quatre, de maintenir une réaction aussi forte à des manifestants somme toute plus énervants que dangereux.

Cela va faire de ses victimes des martyrs et ce n’est bon ni pour la démocratie, ni pour la France ni pour ses gouvernants actuels.

En revanche, c’est bon pour la haine : un inconnu a appelé au viol de #Nicolas en prison. Lui aussi devrait être poursuivi et condamné.  Stéphane Guillon a cru drôle de penser à son viol aux douches de la prison…

Non, rien de tout cela n’est bon.

Edit du 21 juin: apparemment Nicolas avait déjà été condamné le 28 mai pour non dispersion après sommation.

Tous les catholiques du monde ont prié ensemble

2 juin 2013

eucharistie1L’ONU et l’UNESCO promeuvent des journées mondiales de …. tout et n’importe quoi. N’importe qui peut s’amuser à faire une journée mondiale de son-truc. Certaines sont bien : journée mondiale de la femme, des aveugles, du tourisme pas sexuel, les lépreux, du tricot, et il y en a même pour la protection des données, pour la procrastination, du fromage, du judo …. Je vous en passe forcément des meilleures.

N’importe qui peut en inventer une et comme l’imagination humaine est sans limite, elles se télescopent et chaque jour, vous avez plusieurs journées mondiales. Pour les connaître ou en proposer, c’est par là.

Les religions peuvent aussi en faire et c’est le bienheureux Jean-Paul II qui est à l’origine de la journée mondiale pour la paix, le 1er janvier.

En fait, c’est bien souvent juste un truc pour permettre aux communicants de communiquer. Et au delà, s’y intéressent ceux que le sujet de jour intéresse déjà et le lendemain on l’oublie. Suffit de voir les blagues récurrentes à propos de la journée des femmes.

Et le pape François (l’Esprit saint y est peut-être aussi pour quelque chose, allez savoir) a eu une idée que je trouve géniale : demander que les chrétiens du monde fassent aujourd’hui une heure d’adoration devant le Saint Sacrement, aujourd’hui de 17 heures à 18 heures, heure française :

« Le Pape présidera une adoration eucharistique solennelle dans la basilique Saint-Pierre. Tous les évêques du diocèse de Rome seront présents. Au même moment, dans le monde entier, un temps d’adoration aura lieu dans les cathédrales de chaque diocèse et si possible dans les églises paroissiales. Il s’agira d’une première mondiale. 

Le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation a demandé aux évêques du monde entier de s’unir à ce geste universel qui veut être le témoignage d’une communion spirituelle, une occasion propice pour intensifier la célébration de la foi dans la liturgie, et en particulier dans l’Eucharistie. Ce grand événement sera présenté ce mardi par Mgr Rino Fisichella dans la salle de presse du Saint-Siège »

Pourquoi aujourd’hui ? Parce que aujourd’hui c’est la Fête-Dieu et que c’est année, c’est l’année de la foi.

Pour nous en France, c’est facile : 17 heures à 18 heures. Dans d’autres pays moins :  17h, à Rome aussi, mais 23h à Manille, midi à Buenos Aires et 1h du matin en Papouasie …. Qu’importe, toutes les cathédrales auront organisé cette adoration, j’en suis certaine, et de nombreuses paroisses aussi.

Bien sûr, j’y fus. J’adore les adorations du Saint Sacrement. Moi, ça me lave, ça me donne la pêche. Les non croyants trouveront des tas d’explications (les positifs à base des bienfaits de la méditation, les négatifs à base d’auto intox) et moi j’y vois le face à face avec Dieu incarné, son Amour. Je suis toujours sortie des adorations complètement requinquée. Et je ne vois pas pourquoi il n’en serait pas de même pour tous les autres chrétiens : adorer le Saint Sacrement en face à face, c’est vraiment une expérience unique dont on ne peut comprendre les bienfaits tant qu’on n’a pas essayé.

Si j’en parle, c’est pour deux raisons :

  1. le pape François qui a encore la faveur de la presse et de l’opinion va bouleverser les deux. Pour l’instant ce qui est retenu de lui c’est qu’il s’intéresse aux pauvres et qu’il s’attaque au Vatican. Mais il va falloir l’entendre aussi quand il dira que la vie est sacrée de la première seconde de conception à la mort naturelle et que plus les malades sont malades et faibles, plus il faut les aider et  non pas les tuer. Il faut l’entendre aussi quand il dit que la famille, c’est un homme et une femme avec leurs enfants. Il faut l’entendre aussi parce que quand il parle de vie sacrée dès la conception, cela veut dire également pas de GPA, PMA et autres triches qu’on ne parvient à réussir qu’en tuant d’autres enfants …. Bref aussi ferme dans les convictions que Benoit XVI, et Jean-Paul II avant eux. Et ce pape vient de faire un autre truc complètement tombé en désuétude : faire adorer un morceau de pain par tous les évêques du monde et par tous les chrétiens du monde qui le veulent ou le peuvent. Mais la presse n’en parle pas en France. Faites l’expérience sur Google : pas un seul site d’information non chrétien n’en parle …. Pas un seul média national n’en parle ….
  2. Et pourtant c’est énorme. Jean-Paul II a inventé les JMJ qui réunissent des millions de jeunes chrétiens tous les deux ou trois ans dans un lieu précis. Cela s’est poursuivi sous Benoit XVI et cela se poursuivra, voire s’amplifiera avec François. Mais là, François a demandé à tous les chrétiens du monde entier de faire une heure d’adoration au même moment. C’est le début de la réalisation de la vieille utopie : si tous les hommes de bonne volonté se donnaient la main ….

Je me demande si cette heure de prière n’est pas l’aube d’une nouvelle ère pour la chrétienté : sur demande du pape, nous avons été des millions à faire la même chose en même temps. C’est facilité par les nouveaux moyens de communication. Et après une prière dans nos églises, faire tous ensemble aussi des processions. Et ensuite, qui sait ? Dieu, certainement.

Mais surtout je crois que le monde va devoir s’habituer à un pape dans l’action, un pape qui va nous demander d’agir, non pas individuellement, mais peut-être bien collectivement, ensemble et avec l’aide de Dieu que nous aurons prié ensemble.

De sales cons hypocrites et sans couilles

12 Mai 2013

Deux poids deux mesuresHabituellement, je ne suis pas grossière. Mais là, des mots corrects ne sont pas adaptés !

A la faveur de twitter, j’ai découvert l’histoire de Vincent Lambert.

Il s’agit d’un  homme, marié, avec une petite fille,  qui a eu un accident de voiture à 33 ans. Un de ces accidents dont les pouvoirs publics depuis quelque temps, gauche et droite confondues, sont satisfaits puisqu’il réduit les chiffres de la mortalité.

Oui, d’abord maintenu dans un coma artificiel pour les soins immédiats et douloureux, Vincent a été sorti de ce coma provoqué mais il s’est alors trouvé pendant deux ans dans un coma végétatif.

Puis force a été de constater qu’il est sorti de ce coma dit végétatif pour entrer dans un état pauci-relationnel, ce qui correspond chez lui à un état de « conscience minimale plus » où il interagit avec son environnement : Vincent suit des yeux, il réagit aux voix familières, il manifeste ses émotions. Il sourit. Il est allé au mariage d’une de ses sœurs où il a été très communicatif. Il vit, il dort, il se réveille, il rit, il pleure, il ressent. Bref il vit. Mais il est tétraplégique. Il est nourri essentiellement par sonde gastrique car il court le risque d’une fausse route en avalant mais il peut manger et boire par les voies naturelles (mais la sonde gastrique est plus pratique pour le personnel hospitalier.

Il y a un mois, d’accord avec sa femme son équipe médicale soignante traitante a décidé, sur la foi d’une « suspicion » suspicion hein, pas certitude  qu’elle avait que sa qualité de vie serait insuffisante, il convenait de le tuer.  Vous trouverez ici le détail de cette histoire.

Le seul élément positif de cette histoire est que cette « équipe médicale » n’a pas de couilles et au lieu de le tuer franchement a décidé d’interpréter à sa manière la loi Léonetti.

Cette loi votée après la mort de Vincent Humbert prévoit pour les médecins la possibilité d’arrêter les traitements, même en l’absence de situation de maladie en phase terminale pour éviter qu’une « obstination médicale déraisonnable » n’impose d’inutiles souffrances au patient ; c’est ce que l’on appelle le refus de l’ « acharnement thérapeutique », de traitement inutiles, disproportionnés ou qui n’ont d’autre objet que le maintien artificiel de la vie.

Mais voilà, ces médecins couilles molles ont estimé que puisqu’il était nourri et hydraté par sondes, cette alimentation et cette hydratation étaient des traitements et que donc ils pouvaient les arrêter dans le cadre légal.

Enfin pas tout à fait : ils ont arrêté la nourriture et ont limité à 500 ml/jour l’hydratation alors que jusqu’à présent il était hydraté à raison de 3000 ml/jour. Bref il s’agissait de faire mourir de faim et de soif un homme conscient. Et en l’hydratant un peu, en allongeant cette agonie ! Et c’est une agonie douloureuse.

Les parents de Vincent Lambert (son père est médecin) se sont aperçus que leur fils n’était plus nourri et qu’il souffrait de la privation de nourriture et d’eau. Ils ont demandé ce qu’il en était à l’équipe médicale qui a assené pour toute réponse :

on arrête de le nourrir, c’est comme ça

Au passage, bravo pour la compassion de l’équipe médicale !

Mais les parents de Vincent ont décidé de se battre pour sauver la vie de leur fils. Ils ont saisi un avocat qui a su y faire. Devant le tribunal administratif, ce dossier a été plaidé hier et le juge du référé a ordonné à l’hôpital de reprendre son alimentation et de le ramener à son état antérieur. Vous trouverez les arguments juridiques de part et d’autre au lien que j’ai mis plus haut.

caducéeAlors oui ces médecins sont des ordures, des lâches. De deux choses l’une, soit ils estiment que cette vie ne vaut pas d’être vécue et ils  tuent leur « patient », soit ils ne le tuent pas mais alors ils le font vivre.

Mais le faire mourir à petit feu, en sachant que ce sera long pour lui, que ce sera d’autant plus long qu’ils n’ont même pas eu le cran de le priver d’eau, c’est lâche, ignoble, c’est de la torture. Mais bon, ils respectent la loi Léonetti en considérant que la nourriture par sonde est un traitement ! Alors qu’il pouvait être nourri normalement ! Mais voilà ils ont mis en place la « procédure collégiale » prévue par la loi. Mais ils n’ont pas demandé l’avis de la famille : ils se sont satisfaits, collégialement, de l’avis de l’épouse à qui ils ont présenté la situation de manière contraignante : « il est consolidé, son état ne s’améliorera pas, ce sera toujours comme ça ».

Et l’intérêt de la procédure collégiale, c’est qu’en plus cela dilue leur responsabilité individuelle ! Aucun des médecins n’a été seul à prendre cette décision ignoble. Chacun peut se regarder dans le miroir le matin en se rasant et se dire qu’ils étaient tous d’accord.

Des lâches, vous dis-je ! Une bande de lâches.

Ce post est pour vous faire part de ma colère et de ma peur : comment pouvons-nous faire confiance aux médecins ? Réunis en bande collégialement, ils sont plus nombreux à pouvoir constater que leur vie est compliquée : déjà ils nourrissaient pas sonde Vincent parce que c’était plus facile que le nourrir normalement, le garder à l’hôpital était compliqué. Et en le faisant mourir à petit feu, en interprétant la loi Léonetti comme ça les arrangeait, ils ne risquaient rien judiciairement !

Des lâches, des ordures. Même pas capables d’assumer leur flemme. Et surtout, pour ne pas risquer le moindre ennui avec la justice, faire mourir quelqu’un  qui ne peut pas se défendre en ne le nourrissant pas et en le déshydratant lentement, c’est quand même mieux que d’assumer sa décision !

La mort de Vincent leur facilitait leur vie à eux !   Ils profitent de leur autorité, de leurs connaissances pour impressionner les familles. Ceux-là se sont bien gardés de parler aux parents de Vincent, car le père était médecin et pouvait discuter avec eux !

C’est une honte. Ce sont des lâches. Ce sont des tortionnaires.

En revanche, bravo au confrère.

BRAVO AU JUGE ADMINISTRATIF !

Edit 1 : ce post n’a pas pour objectif de démarrer un débat sur l’euthanasie, juste de vous faire part de ma colère contre ces médecins tricheurs.

Edit 2 : j’ai écrit ce post en écoutant le témoignage du confrère, avocat de la famille qui voulait le garder en vie et qui racontait donc les pièces du dossier médical.

Les cathos décomplexés ? surtout des résistants !

4 Mai 2013

US-Grand-Canyon-Colorado-2Ce blog n’est pas un blog catho en ce sens que je ne parle pas que de ma foi de catholique.

C’est le blog d’une catho : j’y parle de ce dont j’ai envie de parler et que je fasse ou non référence à Dieu, Il est toujours présent, dans mes pensées, mes convictions, mes colères, mes satisfactions, Il est dans tous mes posts comme Il est dans ma vie.

Celui-ci en particulier sera tout catholique.

J’ai écrit l’été dernier en commentant une homélie de Monseigneur Vingt-Trois qui avait fait couler beaucoup d’encre à gauche, que je ne voyais pas de raison d’être contre le mariage homosexuel dans un pays laïc qui n’a plus que 5% environ de sa population qui soit catholique. Depuis l’été dernier, le vote de la loi autorisant le mariage unisexe a eu lieu en dépit de toutes les manifestions de ceux qui s’y opposent. Parmi ceux qui s’y opposent, il y a des catholiques, mais pas moi pas que. Il y a aussi des juifs, des musulmans, des homosexuels, des athées. J’ai regardé les manifestations, les slogans des pour et des contre. J’ai regardé la haine, la simplification à outrance, la sottise et l’exagération. Des deux côtés. Et aucun ne m’a fait changer d’avis. Et en dépit de tous les catholiques que je fréquente, je n’ai pas réussi à me conformer à leur opposition à cette loi et j’ai pensé que j’étais une catho bizarre …. Mais bon.

J’avais l’été dernier aussi cité Monseigneur Vingt-Trois qui avait tenu à faire prier les catholiques pour que

les enfants et les jeunes … cessent d’être les objets des désirs et des conflits des adultes pour bénéficier pleinement de l’amour d’un père et d’une mère.

Je crains malheureusement que les adultes qui veulent à tout prix un enfant ne persistent à combler leur manque grâce à la médecine et au commerce à fabriquer, faire fabriquer LEUR enfant. Et il faudra que  ce soit l’enfant du bon sexe, de la bonne couleur, de la bonne intelligence.

Si vous croyez que j’exagère, c’est que vous ne voulez pas regarder la vérité en face :

Les mères porteuses sont juste affaire d’argent aux États Unis, en Ukraine, en Inde et dans des tas d’autres pays ! Voyez Sir Elton John et ses deux fils, Sarah Jessica Parker, Nicole Kidman, et les autres. Suffit de payer. T’as pas d’utérus, suffit d’en louer pour reprendre la délicate expression de Monsieur Pierre Bergé. Tu veux pas perdre ta taille de guêpe, fais prendre les kilos à une autre. Qu’importe que l’enfant soit définitivement marqué, tu veux l’aimer donc tu l’aimeras assez et il ne souffrira pas. Ben voyons, yaka faukon.

Et lorsqu’on commande un enfant par mère porteuse, on peut choisir l’embryon en fonction du sexe et de la couleur de yeux ! Les autres sont tués, mais c’est pas grave. Les bébés qu’on tue meurent en silence, on ne les entend pas crier, donc ce n’est pas grave.

Avorter quand on est enceinte d’une fille est une pratique courante en Chine, en Inde et dans d’autres pays où les femmes ne valent pas les hommes. En Argentine, un médecin est menacé de radiation pour avoir refusé d’avorter un bébé parce que c’était une fille.

Avorter quand on décide que la vie de l’enfant qu’on porte ne vaudra rien s’appelle l’avortement thérapeutique. Il n’est pas utile de me répondre que seuls les enfants handicapés sont concernés : leur vie ne sera pas la mienne ni la vôtre mais elle vaudra autant. Et qui peut dire que ces enfants ne méritent pas de vivre. Je pense d’évidence aux trisomiques, aux autistes, aux asperger, etc.

Demain, on avortera aussi dès qu’on pourra détecter un dysfonctionnement : la trisomie 21 va maintenant se détecter avec une prise de sang.

Probablement aussi un jour, l’homosexualité. Et puis les diabétiques, et puis les enfants allergiques au gluten. C’est vrai que ce n’est pas drôle de vivre sans manger de pain, de gâteaux, de pâtes, etc. mais doit-on vraiment tuer ces gens ? Et puis ensuite, ce sera les futurs assassins si il y a et si on trouve le gène de l’assassin. Et puis, les fous. Les Pays Bas et la Belgique euthanasient bien les fous adultes, pourquoi pas les futurs fous bébés ?

Je ne comprends pas que notre pays qui se veut anti raciste soit favorable à la suppression de tout ce qui n’est pas « normal ».

Mais il probablement normal que je ne comprenne pas, Monseigneur Vingt-Trois encore lui mais c’est mon évêque aussi vient de dire pourquoi. Il a ouvert il y a peu l’assemblée plénière de la conférence des évêques de France en prononçant un superbe discours.

Il y a dit en particulier, à propos de la loi sur le mariage monosexuel :

C’est un profond changement d’abord pour les chrétiens eux-mêmes. Vouloir suivre le Christ nous inscrit inéluctablement dans une différence sociale et culturelle que nous devons assumer. Nous ne devons plus attendre des lois civiles qu’elles défendent notre vision de l’homme. Nous devons trouver en nous-mêmes, en notre foi au Christ, les motivations profondes de nos comportements. La suite du Christ ne s’accommode plus d’un vague conformisme social. Elle relève d’un choix délibéré qui nous marque dans notre différence.

Alors comme les chrétiens, je pense que le plan de Dieu pour l’Homme est d’une vie sexuelle destinée à l’épanouissement des partenaires unis dans un mariage définitif entre une femme et un homme, où la fidélité est présente, avec un couple prêt à accueillir les enfants qu’il peut accueillir pour les conduire à la maturité, l’objectif de tout ce petit monde étant de se préparer à la vie éternelle.

Mais je pense aussi que, comme Dieu m’a laissée libre d’adopter ou non son projet, je n’ai pas à l’imposer à ceux qu’il n’en veulent pas.

Je suis ravie de voir que ce que je pensais était conforme à ce que pense mon évêque : nous cathos sommes inéluctablement différents, sociologiquement et culturellement. Nous allons vers une nouvelle époque où les lois ne seront plus conformes à notre foi, où il y aura le grand canon du Colorado entre ce que nous croyons juste et ce que les lois décideront comme juste.

Nous avons le droit, mieux, le devoir, de dire ce que nous croyons bien MAIS nous n’avons pas le droit d’imposer nos convictions aux autres.

En France et en Occident, c’est facile : tout ce que nous risquons est d’être moqués, raillés, ridiculisés.

Dernier avatar de ces railleries, un papier d’hier du Nouvel Obs  qui a fait une Plongée dans la galaxie catho-réac-décomplexée ! cathos, donc forcément réac, et comme le Nouvel Obs voit des cathos, c’est que ceux-ci sont décomplexés. Alors d’abord, soyons rassurés, en dépit de sa plongée dangereuse, la journaliste a survécu !

FasmIl y a une des étoiles de cette galaxie que je connais un peu, c’est la FASM. Ce qu’en dit cette journaleuse est malveillant (inutilement d’ailleurs) et je pense que je ne serai pas la seule à le dénoncer ! La FASM a commencé il y aura bientôt 3 ans pour réunir pour un apéro rapide des twittos parisiens et cathos un soir d’été ! Et elle s’est développée autour de l’idée particulièrement subversive d’une messe d’abord, puis d’un apéro bière (d’où saint Médard). Et comme la FASM est fermée, elle accepte aussi les buveurs de vin, et les athées, et les protestants, et les juifs, etc. Ah et j’oubliais les femmes et les bébés !

« Un collectif tout à fait confidentiel, sans site ni page internet, baptisé la Fraternité des Amis de Saint Médard, se réunit tous les deux mois pour faire le point sur les initiatives. Fer de lance de la communication web de l’Eglise, il rassemble les 100 twittos et blogueurs cathos les plus suivis. » Là elle raconte son propre fantasme d’une nébuleuse catho dangereuse et qui sait, armée ? Confidentiel ? alors que tout est organisé sur Twitter ? En plus, « sans site ni page internet » pauvre petite journaliste, faut chercher, mais tu dois faire partie de ces journalistes qui préfèrent affirmer sans savoir ! La voici, la page qui n’existe pas ! Suffit de googler FASM !

Et si Madame Lemonnier n’a pas plus travaillé les autres étoiles de sa galaxie, son « enquête » ne vaut rien (enfin sauf si elle est payée à la ligne) !

Mais ce n’est pas grave. En France, nous ne risquons rien.

D’autres ailleurs risquent leur vie. Je pense en ce moment de Pâques pour les églises d’orient, aux évêques en Syrie, aux coptes en Égypte, etc.

Naoelle a gagné Top Chef 2013. Mais gagner, c’est mal

1 Mai 2013

naoelle_referenceMardi c’était la finale de Top Chef 2013 et les trois candidats qui restaient en lice étaient mes préférés.

Depuis les premières émissions et pour des raisons différentes :

  • Jean-Philippe, parce que je le trouvais très gentil, très sympa, juste assez sur de lui et il me faisait penser à un des meilleurs amis de Fistonchéri : pas assez d’autocritique qui fait qu’il flirte avec la perfection mais ne l’atteindra jamais. Il ne sait pas voir le « trop » dans sa cuisine, dans ses gestes, dans sa conception des plats … Bref contrairement à ce que pensent beaucoup, plus n’est pas forcément mieux.
  • Florent, lui aussi je le trouvais sympa, décontracté. J’aimais beaucoup la passion qu’il mettait dans sa cuisine et il lui en avait fallu pour arriver à faire cette cuisine sans jamais avoir appris. Il était très confiant, parfois à juste titre, parfois trop. Il avait les défauts habituels des autodidactes : il faisait très bien ce qu’il avait réussi à maitriser et le reste, il avait réussi à vivre sans, donc c’était sans importance.
  • Naoelle : le contraire des deux autres, formation technique de base, apprentissage difficile (9 ans au Bristol) toujours salariée alors qu’ils avaient déjà leurs propres restaurants, manquant de confiance en elle mais une volonté inflexible d’y arriver, une autocritique quasi permanente et une émotivité à fleur de larmes.

Top Chef, pour l’instant, c’est un concours de professionnels de la cuisine, essentiellement jugé par des chefs. Le seul côté téléréalité de cette émission sont les interviews réalisées après les épreuves et diffusées pendant les épreuves. Pour le reste, ce qui compte, ce qui est jugé, c’est le résultat, pas les états d’âmes, le résultat pas le bon caractère, le résultat pas les je-suis-le/la-plus-sympa. J’aime l’excellence, je l’ai déjà écrit. J’aime Top Chef pour cette raison : les épreuves poussent les candidats à donner leurs maximums.

Mais le public n’aime pas Naoelle. Il y a un groupe Facebook Anti-Naoelle qui avait il y a peu 49.000 likers ! Twitter non plus n’aime pas Naoelle. J’ai d’abord cru que c’était juste ma TL. Mais non, l’Express aussi l’a remarqué !

Pour ne pas reprendre les citations de l’Express, j’ai cherché d’autres exemples. Un twitto male ne l’aimait pas à cause de son émotivité :

Naoelle pleure

En fouillant le wouèbe, j’ai trouvé quelques raisons de la détestation qui lui est portée :

  • elle n’a pas dit à un candidat que son plat allait bruler,
  • elle a râlé contre Cuisinator (Joris) qui en mec normal a utilisé un mixeur sans le laver ensuite. Quand Joris lui répond qu’elle n’avait qu’à le laver elle-même, elle l’envoie paitre en lui répondant qu’elle n’est pas sa mère (vrai mais donc détestable)
  • elle a traité un de ses commis de commis ?!? Pourtant c’était elle qui risquait de gagner ou de perdre, lui avait déjà perdu ! C’était elle qui avait conçu le menu et les plats et elle qui en porterait la responsabilité.
  • elle aurait été très vulgaire ! Cet argument est particulièrement malhonnête quand on se souvient des grossièretés de Virginie ou de Norbert, l’autre finaliste de l’année dernière (genre « faut se sortir les mains du cul …. j’ai les poils du cul qui se raidissent » et autres gracieusetés !)

Mais c’est un twitto qui donne indirectement la raison de cette détestation puisqu’il lui associe les précédents gagnants :

Tete à claque

Gagner, c’est mal. D’ailleurs le gagnant est forcément un connard. Même si le gagnant la gagnante y avait plus de mérite, ou en avait plus besoin,  aujourd’hui en France gagner, c’est mal. Qu’importe que Florent soit né dans le restaurant de papa et n’ait jamais dû se chercher un job ou faire des études. Qu’importe que Jean-Philippe ait déjà son restaurant !

Donc, gagner, c’est mal.

Dans les émissions de téléréalité, on ne gagne pas, on est choisi. Être choisi, cela signifie séduire, plaire, charmer. Cela demande d’autres qualités que pour gagner. Mais franchement, la différence est-elle si importante ? Est-elle vraiment à l’avantage des séducteurs, séductrices ?

Séduire, c’est plus manipulateur que se battre, c’est plus insidieux.

Mais, de fait,  nous sommes dans une société qui vénère l’apparence, qui théoriquement déteste la bagarre, qui aurait tendance à interdire les jouets ressemblant à des armes, qui déteste les classements, dans une société où tout est égal à tout.

Moi pas, je préfère une Naoelle qui se bat pour gagner à un Florent qui dit : « je vais faire ma cuisine, je ne sais pas si elle va plaire aux chefs, mais moi je me fais plaisir ! »

Et je ne comprends pas que cette monstrueuse arrogance, ce monstrueux égotisme, ce monstrueux mépris des autres, certes assené avec un joli sourire, ne saute pas aux yeux !

Parents, pensons la réforme des rythmes scolaires ensemble.

23 janvier 2013

Nous sommes parents.parents-ensembles

Nous sommes inquiets.

En maternelle et en élémentaire, le passage à la semaine à 4,5 jours doit être mis en œuvre dès la rentrée 2013, soit dans 7 mois. A ce jour, l’information dont nous disposons est parcellaire et contradictoire. Le projet tel qu’envisagé ne nous semble pas à la hauteur des enjeux.

Nous croyons cette réforme nécessaire et en partageons les objectifs, à savoir mieux apprendre et favoriser la réussite scolaire de tous. Depuis 2008, les écoliers français ont le nombre de jours d’école le plus faible des 34 pays de l’OCDE et de fait des journées plus longues et plus chargées que la plupart des autres élèves dans le monde. Cette situation est préjudiciable et doit être revue.

Cependant, le projet de réforme qui nous est présenté ne nous semble pas répondre à ces objectifs. Le choix de l’organisation sera à la discrétion des municipalités. On risque de se retrouver avec des communes où les enfants auront cours le samedi, d’autres le mercredi, d’autres encore auront une pause de midi allongée, d’autres finiront plus tôt et auront une période d’études/garderie plus longue, etc. Les moyens mis en œuvre dépendront essentiellement du budget des communes. Impossible, dans ces conditions, d’imaginer que cette réforme soit facteur d’égalité entre tous les enfants de France, quel que soit leur lieu de résidence et leur établissement scolaire. Il appartiendra aux municipalités de faire un choix et d’en répondre devant les électeurs en 2014.

Nous espérions qu’à l’occasion de la réforme des rythmes scolaires, la place des arts, de la culture, des langues et du sport, etc. serait au cœur des préoccupations. Or, l’opacité des moyens à mettre en œuvre, l’augmentation du nombre d’enfants par animateur dans le temps périscolaire ainsi que la place choisie par les mairies pour ce temps (notamment à l’heure du déjeuner) vont diluer ces espoirs de diversification et de renforcement de ces enseignements.

Nous espérions également que cette réforme porterait sur l’intégralité du rythme scolaire, y compris le découpage entre vacances et classe et notamment la durée des grandes vacances. Force est de constater qu’il n’en est rien.

Nous sommes déçus et inquiets et rejoignons ainsi bien des enseignants. Nous craignons que l’augmentation du temps périscolaire sans réflexion quant à son contenu ni quant aux moyens de mise en œuvre fasse de ce temps un temps de désœuvrement organisé… Cela irait encore une fois à l’encontre de l’objectif de la réforme.

Afin de préserver le symbole de la demi-journée de cours supplémentaire, Il est essentiel de ne pas sacrifier les apprentissages, de ne pas perdre cette opportunité historique d’accroître l’égalité des chances des enfants face aux activités artistiques et sportives en créant du temps de garderie. Cela n’apporterait rien aux enfants, dévaloriserait un peu plus l’école et la fonction des enseignants et remettrait en question l’organisation des familles.

Nous devons à nos enfants une réforme ambitieuse.

Citoyens connectés, blogueurs, parents, nous avons reçu de nombreux retours d’autres parents qui partagent nos inquiétudes et ne se sentent pas représentés.

Nous demandons à être entendus.

Prenons le temps de réformer l’école ensemble.

Le blog Parents-Ensembles

La page Facebook

Les signataires :  8alamaison , Agathe VANDAME , Allo Maman Dodo , Annabelle , Audrey, Madame Koala , Aymeric Marlange , Béalapoizon , Bettina Brouard , Buhot Stéphanie , Carole Nipette , Caroline , Ces Doux moments , Chiawaze , Ciloubidouille , Claire Hoenen , Colombe , Cranemou , Cynthia , David Beck , Delphine Gagnon , Doudette , Estelle Peralta , Expressions d’enfants , FashionMama , Florence , FlorenceMKoenig , Gaëlle Picut , Gauthier Vranken , Ginie Femmesweetfemme , Harmony Rouanet , Henry le Barde , Isabelle Duvert , Jane Gueneau aka. Libelul , Julesetmoa , Julie B , Julie Dessagne , Julien , Juliette Merris , Karine Un bébé pour mes 30 ans , La Poule Pondeuse ,LN moitoutetrien , Lulu From Montmartre , Lydiane Le Roy , M Delobel , Madame , Madame Parle , Madame Zaza of Mars , Madame Ziadeh , Maman nanou , Mamanwhatelse , Marc Guidoni , Marie-Gwénaëlle Chuit , Marlène Schiappa , Mauvais Père , Mazzhe , Michaëla Avventuriero , Michèle, Maman on bouge , Missblogdel , MissBrownie , Naddie , Nadine A , Nicolas Gilbert @zegilbos , Pourquoisecompliquerlavie , Sabine , Samuel Lamotte d’Incamps , Sandra Elle , Sandrine Donzel , Sophie Reynal , Tetedeblog , Till the Cat , Unperfect mum , Voilapapa , Yusaku (Père de 3 enfants) ,

Les places à la messe, c’est sacré

7 octobre 2012

La messe, c’est sacré. C’est sacré à cause de l’Eucharistie et du coup elle est sacrée pour les fidèles. Tellement sacrée qu’elle l’est aussi pour de mauvaises raisons parce que ce salaud de Satan s’y entend comme personne pour nous tenter, même là.

Mon enfance, c’était les années 60.

Dans l’église de mon village, celle qui est là sur la photo, près de l’autel les chaises et dans le fond de l’église, les bancs et dans la chapelle de droite le banc des châtelains. Les bancs étaient réservés par familles. Les plaques portaient le nom des familles. Celui de ma grand mère, c’était le 5ème à droite en montant vers l’autel. Tant qu’elle était vivante, je n’ai pas eu le droit de m’asseoir plus haut, plus vers l’autel…. Arghh. Ma mère aujourd’hui encore a du mal à monter au delà de la 1ère travée, même si la porte du fond n’est plus jamais ouverte et si tout le monde entre par la porte « du château » qui en plus était une toute petite porte. Ma grand mère me répétait que les derniers seront les premiers ….

C’était aussi l’époque de la « tenue du dimanche », chaussures bleu marine, gants blancs, etc. Tous les garçons du catéchisme du village étaient enfants de chœur, assis sur les bancs devant les stalles et les filles du village étaient dans les stalles. Les filles faisaient la quête. Je n’ai pas eu le droit non plus car je n’allais dans le village que pour les vacances. Et en racontant, ça me rappelle aussi les cartes de messe que je devais rapporter au KT, tamponnées ou signées par le prêtre de mes lieux de villégiature ….

C’était avant Vatican 2. Vu d’ici, aujourd’hui, tout cela est rigolo, vieillot …. Oui.

Oui mais, cette sorte de reconnaissance appelait peut-être le bénévolat ? On m’a expliqué que les rangs les plus proches de l’autel étaient attribués en fonction des services rendus.  La présence « obligatoire » entraînait peut-être plus de présences (cf carte de messe) ?

Je me demande parfois si le côté « on se fiche de la forme du moment qu’il y a le fond » n’a finalement pas fait disparaître le fond avec la forme. D’ailleurs quand j’étais petite, plus de 3 enfants sur 4 étaient baptisés, aujourd’hui, à peine 1 sur 3.
Quand j’étais petite, plus de 2 mariage sur 3 étaient religieux, aujourd’hui, 1 sur 3 (je parle de mariages, entre un homme et une femme hein, pas de mariage unisexe, pas de PACS et autres unions non formalisées).

Alors bien sûr, ce n’est pas la disparition des places réservées qui est la seule cause de tout cela. Quoique … Comme le disait Pascal (Blaise), si tu n’arrives pas à prier, mets-toi à genoux et ça viendra. Alors, les gestes, les formes et les contraintes ne sont peut-être pas aussi inutiles qu’on veut nous le faire croire aujourd’hui.

Vous aurez noté que pendant la même période, les plaques des comptoirs de bistrots ont aussi disparu et que de la même manière, la consommation d’alcool en France a baissé de moitié pendant la même période …. (non, ce n’est pas une blague !)

Bien sûr vous avez raison. Mais de même qu’un prêtre déguisé 😉 en prêtre permet d’être reconnu de tous, que les enterrements qu’on voyait avant et qui sont cachés aujourd’hui rendaient la mort familière, que les règles libèrent (mais si, mais si) vous savez bien que les choses sont neutres, c’est l’esprit, l’Esprit qu’on y met qui en fait la valeur et l’efficacité.

Ces Mme E Duval les voulaient ces plaques et dans le beaucoup qu’elles étaient prêtes à faire pour les avoir, il n’y avait probablement pas que des vanités, des mesquineries. Peut-être y avait il aussi un souhait humain de récompense, d’avant goût de la récompense ultime.

Quand Fistonchéri était petit, j’étais de la paroisse de la Trinité, avant et ensuite lorsqu’elle a été confiée par le Cardinal Lustiger à la communauté de l’Emmanuel. Nous avions l’habitude d’être au premier rang. Parce que les premiers rangs des églises sont les derniers à se remplir, parce que nous avions un petit enfant et qu’au 1er rang, il voyait l’autel au lieu des fesses de la dame de devant, et que regarder ce qui se passe à l’autel est le meilleur moyen de faire vivre la messe aux petits.

De l’autre côté au premier rang également d’habitude,  une autre famille dont l’enfant était une jeune fille d’une vingtaine d’années, atteinte d’une maladie neurologique que je ne suis pas capable d’identifier. Elle avait toujours la tête de côté, bavait quasi en permanence et poussait des cris gutturaux. Elle avait reçu les sacrements et la communion se terminait toujours par elle, sa mère attendant que les files soient passées pour aller vers le prêtre.

Un dimanche, France Culture est venu enregistrer la grand messe. Il faut dire aussi que Olivier Messiaen, l’organiste de la Trinité était encore vivant et que la chorale était excellente. Ce dimanche-là, le curé est venu nous voir pour nous demander de nous éloigner avec fiston chéri parce que les micros étaient au dessus des premiers rangs et il nous a expliqué qu’il savait bien que Fistonchéri était habituellement sage, mais que quand même, les micros, la radio, toussa toussa ….

C’était notre paroisse. Ce nouveau curé l’avait rendue vivante, même si nous n’étions pas de la communauté de l’Emmanuel, le travail qui était accompli nous plaisait. Nous nous sommes éloignés des micros.

La famille avec la jeune fille handicapée mentale est arrivée et s’est installée à sa place habituelle sous les autres micros. J’ai regardé notre curé, il a tiré la tronche mais n’est pas allé demander à cette famille de se déplacer !

Vous devinez aisément toutes les pensées qui me sont venues : ça allait du nark niark au curé ok, pas joli joli, mais c’était un peu mérité quand même en passant par et en plus il est trouillard, il n’ose pas demander à déplacer une handicapée ce qui est quand même une forme de stigmatisation à rebours et puis finalement c’est bien que les auditeurs de France Musique sachent que la messe c’est aussi pour les handicapés même si je crains que les cris ne leur aient pas été expliqué.

J’avais oublié cette anecdote qui m’est revenue depuis ce matin que je réfléchis à ce qui s’est passé à la chapelle de la rue du Bac et aux leçons que je peux en tirer.

A la Trinité, j’étais restée pour la messe. Ce matin, j’ai quitté la paroisse. J’aurais peut-être pu dire à Fistonchéri qu’il pouvait aller avec sa fille dans la partie de la chapelle pour les familles et que nous l’y rejoindrions. Pour ceux qui ne connaissent pas, il y a un aquarium vitré pour les familles afin que les enfants ne dérangent pas les autres fidèles.

Donc, ce matin j’ai préféré ma colère (aussi sainte que je veuille la croire) à la messe. Rien que pour cela, j’ai commis une erreur de jugement. J’aurais dû rester et tenter d’obtenir que mon fils reste aussi.

Tout cela pour dire que même la messe est source d’une palanquée de péchés pour tous.

Mais je tiens à dire aussi qu’une foi qui, à raison, veut accueillir les enfants, même à peine conçus, qui souhaite que les familles restent unies et que les enfants cessent d’être les objets des désirs et des conflits des adultes peut aussi envisager de les garder à la messe.

Et je ne parle pas des prêtres qui, je le sais, ne demandent pas mieux.

Je parle des paroissiens, de tous ceux qui en dehors des salons où ils exposent leurs convictions sont toujours dérangés par les enfants, les vieux, les malades. Tout ce que j’ai dit sur Jésus et les enfants dans mon premier billet d’aujourd’hui reste vrai.

J’ajoute que Jésus dérange. Pas seulement ceux qui n’en veulent pas mais aussi ceux qui se réclament de lui.

Une Eglise sans enfants

7 octobre 2012

Aujourd’hui, nous avons voulu aller à la messe à la chapelle de la Médaille miraculeuse. Nous, c’est-à-dire, une amie, Fistonchéri, Bellefillechérie, leur fille de neuf mois et Marichéri. Nous le faisons assez régulièrement

Enfin, ça c’était notre projet. Sauf que notre petite fille n’a pas été autorisée à entrer : c’est un bébé, donc elle risque de bouger, de pleurer, de faire des bruits, bref d’être gênante. Donc son père est resté dehors avec sa fille. Moi aussi, du coup !

C’est inacceptable ! Il y a, je le sais de nombreuses églises (dans les grandes villes)  qui ostracisent les enfants pour des tas de bonnes raisons. Et nous le savons tous, l’enfer est pavé de bonnes intentions.

Quand vous allez à des mariages, il est facile de reconnaître les enfants qui ont l’habitude de la messe : ils ne courent pas dans tous les sens, se lèvent comme tout le monde, s’assoient en même temps que les adultes, ne parlent pas et ne demandent pas tout le temps quand ce sera fini ! Les autres, chapitrés ou non par leurs parents ne tiennent pas en place.

Alors les paroisses des grandes villes ont inventé, probablement pour éviter tous ces mouvements, les messes des familles. En réalité des messes pour crétins. Tout y est « simple » les chants, paroles et mélodies et le sermon ! Au lieu que le sermon soit fait pour des adultes, à charge pour les parents d’expliquer à leurs enfants ce qu’ils n’auraient pas compris d’un sermon pour adulte, ce sont des sermons « pour enfants » et j’imagine que c’est aux enfants d’expliquer aux parents ce qu’ils n’ont pas compris…

Il y a aussi des paroisses qui laissent les enfants avec les parents sauf pendant la liturgie de la parole : des bénévoles récupèrent les enfants et les distraient pendant cette partie de la messe puis les ramènent pour l’Eucharistie. Mieux déjà.

Mais dans quel monde vivons-nous si même les catholiques pratiquants, les 4,5 % de français qui vont à la messe une fois par mois (?!) séparent les familles avec enfants des familles sans enfants, séparent les familles, du coup séparent les vieux des jeunes, les jeunes des moins jeunes ? Déjà, la maladie, l’hôpital, la prison, l’éloignement, sont des motifs de séparation et les paroisses en inventent d’autres !

Notre religion est faite de ceux qui veulent suivre un homme, le Fils de Dieu, qui est venu et qui entre autres milliers de choses a tout fait pour éviter les clivages : juif, il a mangé avec des non juifs et avec un collecteur d’impôts (et se l’est vu reprocher d’ailleurs), il a refusé de lapider une femme adultère, il a bu l’eau offerte par une Samaritaine (et Dieu sait si les Samaritains étaient méprisés/ostracisés par les Pharisiens),  il a aimé les pécheurs (paresseux, dépensiers, jouisseurs, menteurs, vantards, complétez vous-mêmes la liste des péchés que les évangélistes ont relatés), il a proclamé Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des Cieux est à eux.

Il a dit aussi le même jour Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Un autre jour, il a même dit encore plus clairement (Marc 10, 13 à 16)

On lui amena des petits enfants, afin qu’il les touchât. Mais les disciples reprirent ceux qui les amenaient. Jésus, voyant cela, fut indigné, et leur dit: Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. Je vous le dis en vérité, quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera point. Puis il les prit dans ses bras, et les bénit, en leur imposant les mains

Les tout petits ont le cœur encore pur : ils peuvent voir Dieu et quand par chance, ils ont des parents disposés à leur montrer Dieu, il y a des églises qui n’en veulent pas ! Ils n’en veulent pas pour ne pas déranger les autres.

Cette seule raison, purement chrétienne, d’exemple du Christ, suffit à interdire le comportement de tous ces responsables de paroisses et de chapelles qui ne veulent pas des petits.

Alors non, je dis non pour des raisons humaines et spirituelles :

– une messe n’est pas un spectacle auquel on assiste après avoir payé sa place ! La messe, c’est ce que Jésus nous a demandé de faire pour commémorer sa mort, sa résurrection, pour accomplir ce qu’Il a fait avant de mourir :

« Prenez et mangez, ceci est mon corps qui sera livré pour vous »

– la messe est faite pour tous, catholiques ou non, jeunes ou vieux, saints ou pécheurs, simples en esprits, simples d’esprit aussi, cœurs purs et les cœurs impurs. Elle est dite à la demande du Christ qui ne l’a pas demandé pour récompense pour les « bons » catholiques, bien habillés, instruits et qui chantent juste !

Alors, j’aime beaucoup les sœurs de la Charité, j’aime beaucoup la chapelle de la Médaille miraculeuse. Quand j’ai eu de grandes craintes pour Fistonchéri enfant, je suis allée là-bas, au pied de l’autel comme Marie l’a dit à Bernadette, lui recommander son avenir. Quand mon père a eu son premier cancer, avec Fistonchéri, nous avons demandé aux sœurs de dire des messes pour lui, de prier pour lui. Je parle de ce lieu de pèlerinage marial chaque année à mes élèves de catéchisme.

C’était jusqu’à ce jour mon lieu de messe préféré à Paris. Je ne décolère pas. Sur le site de la Chapelle, il y a cette phrase :

Allons à la chapelle, la Sainte Vierge nous attend.

Mais pas à la messe quand on est un petit ?

Il parait que la colère est un péché mais j’ai eu un père spirituel (ami du Cardinal Lustiger) qui proclamait que parfois il faut avoir de saintes colères. Alors, je me garde cette colère : quand je relis Marc, je la crois sainte.